Le Glacier du Grand Méan (2860m), un petit air de Patagonie et d’Islande

Le Glacier du Grand Méan. Il y a longtemps que je rêvais de faire cette randonnée et c’est suite à un reportage TV aux infos de TF1 que je me suis décidé à le faire cette année. Et franchement, je regrette de ne pas avoir découvert cet endroit avant. Je ne connais ni la Patagonie, ni l’Islande, mais force est de constater que ces paysages de Haute Maurienne ressemblent à s’y méprendre à certains de ces décors de rêves.

Glacier du Grand Méan

Se rendre au point de départ de la randonnée vers le Glacier du Grand Méan

Se rendre au Glacier du Grand Méan se mérite. Et ceci commence à partir du moment où il faut rejoindre le départ de la randonnée. Pour se faire, il faut se rendre au fin fond de la Haute-Maurienne. Rejoindre Bonneval-sur-Arc puis ensuite le hameau de l’Ecot où il faudra se garer et commencer la balade.

Glacier du Grand Méan

Les informations essentielles

  • Niveau de difficulté : on est là en haute montagne avec tout ce que cela implique. Altitude, conditions météo changeantes, etc. Ce qui font que cette randonnée n’est pas accessible à tout le monde. Il faut s’entraîner et être bien chaussé. A part 2 passages délicats dans les Gorges de la Reculaz, pas de difficultés techniques à signaler.
  • Altitude maximale : environ 2900m juste avant d’arriver au glacier
  • Dénivelé : environ 950 mètres
  • Distance : A/R, environ 20 km (j’ai beaucoup tourné autour du glacier)
  • Temps de parcours : Il faut compter normalement, environ 3h10 pour rejoindre le Glacier. Comptez environ 2h30 pour la descente. Quand au temps sur place, il ne dépendra que de vous… Pour ma part, je suis resté là haut au moins 2 heures !!
  • Carte IGN : TOP 25-3633 ET « Tignes-Val d’Isère – Haute Maurienne »

Glacier du Grand Méan

Choix de l’itinéraire

Une fois au parking de l’Ecot, vous verrez que vous avez deux options pour rejoindre le Plan des Évettes, première étape de votre randonnée. Vous pouvez monter par les Gorges de la Reculaz ou par le Col des Évettes via le GR du Grand Tour de Haute-Maurienne. J’ai choisi de monter par le GR et de redescendre par les Gorges de la Reculaz, mais vous pouvez très bien faire l’inverse. Je vous en dirai plus par la suite, mais je n’ai vraiment pas aimé la variante par les gorges…

Gorges de la Reculaz

Vers le Plan des Évettes (2500m)

Depuis le parking, le sentier part sur la droite et est donné pour 1h35 jusqu’au Refuge des Évettes. Le sentier est sans difficulté. Il faut cependant bien rester sur le chemin principal, car on se rend compte qu’une multitude de sentiers partent un peu dans tous les sens.

Vers le Refuge des Evettes

J’ai du marcher un peu plus vite car je l’ai atteint en 1 heure à peine. Ce refuge n’est pas le plus beau que j’ai pu voir, mais il offre un panorama magnifique et rarement vu jusque-là. Des glaciers suspendus, des petits lacs, un ruisseau aux eaux laiteuses presque turquoises, une vaste plaine herbeuse, c’est magnifique.

Plan des Evettes

Du refuge, il faut redescendre et laisser sur la gauche le sentier des Gorges de la Reculaz que j’ai emprunté au retour. J’ai rejoint une petite curiosité locale, un superbe pont romain sous lequel s’écoulent ces fameuses eaux turquoises.

Pont Romain

Il faut traverser le pont puis longer la paroi rocheuse sur quelques mètres jusqu’à arriver à un panneau indiquant le Lac du Grand Méan.

vers le Glacier du Grand Méan

La montée vers le Glacier du Grand Méan (2860m)

Une fois le panneau franchi, prendre sur la gauche et gravir le pan rocheux. Je vous conseille d’être assez vigilant car le sentier n’est pas toujours très marqué et il faut se repérer aux nombreux cairns qui jalonnent le parcours pour trouver votre chemin. C’est d’autant plus vrai que si comme moi, vous faites la randonnée de très bonne heure, vous aurez le soleil en plein visage, ce qui ne facilitera pas vos repérages. Ce sentier est un superbe belvédère sur le Cirque des Évettes situé en contrebas.

Cirque des Evettes

Le sentier vous mènera jusqu’au pied du Mont Séti, grande pyramide qui domine le lac et le glacier.

Mont Séti

Une fois là-haut, attention aux décollements de rétine !!

Glacier du Grand Méan

Pour ma part, j’en suis resté bouche bée !!! Je n’ai pas souvenirs d’avoir vu un paysage aussi beau !! Pour preuve, j’ai du rester au moins 2 heures sur le site !! Si vous souhaitez rejoindre le pied du glacier, je vous conseille de le faire rive gauche. Depuis la rive droite, vous pourrez vous en approcher, mais pas autant.

Glacier du Grand Méan

J’ai même, avec vigilance, progresser un peu sur le glacier, c’était très impressionnant.

Glacier du Grand Méan

Et comme si le paysage ne se suffisait pas, je suis tombé sur une harde de bouquetins qui ont également contribué à faire que je reste là-haut assez longtemps…

Bouquetins

Jusqu’au Pont Romain, la descente se fera par le même itinéraire qu’à l’aller.

Pont Romain

Descente par les Gorges de la Reculaz

Autant vous le dire tout de suite, je n’ai pas apprécié ce sentier… Etant habitué aux vias ferratas, les deux passages cablés ne sont pas mis en cause. Il faut en effet redescendre une brèche via deux passages munis de câbles. Il n’y a rien d’insurmontable mais c’est quand même à réserver aux personnes aguerries et pas sujettes au vertige.

Gorges de la Reculaz

Toujours si vous n’êtes pas sujet au vertige, vous pourrez vous approcher (avec une grande prudence) des falaises pour profiter des vues sur les eaux tumultueuses de la chute d’eau.

Gorges de la Reculaz

Pour le reste, j’ai trouvé ce sentier très monotone et ennuyeux. D’abord, vous ne verrez le ruisseau que si vous osez vous approcher des bords abruptes.

Gorges de la Reculaz

Ensuite le sentier est là encore pas toujours évident à trouver. Et enfin, il est très accidenté et réservé selon moi à un public entraîné et bien chaussé. Je vous déconseille fortement de vous engager ici avec de jeunes enfants ou si vous n’êtes pas randonneur avec un minimum d’entraînement. J’ai trouvé ce chemin retour interminable et peu agréable.

Conclusion

Je trouve qu’il est triste aujourd’hui de s’émerveiller des conséquences du réchauffement climatique… En effet, j’ai lu qu’en 60 ans, le Glacier du Grand Méan avait reculé de plus de 500 mètres… Ce qui veut dire que ce lac n’existait pas il y a 60 ans et que le glacier avançait jusqu’à son verrou glaciaire. Et que par conséquent ce paysage magnifique n’existait pas en l’état… C’est donc toujours un peu compliqué de s’extasier devant de tels décors, même si je dois bien avouer que j’en ai pris plein les yeux !!!

Glacier du Grand Méan

31 réflexions au sujet de “Le Glacier du Grand Méan (2860m), un petit air de Patagonie et d’Islande”

    • Hello, je ne sais pas ce que tu as comme chien mais selon moi ça risque d’être un peu compliqué… Car il y a des passages presque verticaux où il faut te tenir et si le chien n’y arrive pas, tu ne pourras pas de ton côté lui venir en aide…

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      • Bonjour,
        Beau descriptif Mika, par contre il faut savoir que la montée par les gorges est bien plus agréable que la descente … En effet de nombreux initiés qui fréquente ce secteur déconseillent la descente par les gorges …

        Pour Alex : Le secteur du grand Méan se situe au coeur du parc de la Vanoise dans la zone où les chiens sont interdits même en laisse et le PV fait très mal, il faut rester dans la zone d’adhésion du parc pour emmener son chien en laisse (voir la carte)

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  1. Je tombe seulement sur votre documentaire. Pour moi, s’en est un !
    Bravo, pour les photos et les commentaires.
    J’ai eu la chance de faire cette randonnée au mois d’août dernier. J’ai dû partir de Bonneval-sur-Arc, les campings car étant interdit à l’Ecot. Le retour entre l’Ecot et Bonneval était long. Mais j’étais tellement émerveillée de ce que j’avais vu que j’en oubliais la fatigue.
    Mes petits enfants n’auront peut-être pas le temps de voir ce spectacle. C’est désolant.

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    • Wahou, merci Annick, ça fait plaisir à entendre !!
      Ah oui, j’imagine que le retour a du être long, mais comme tu le dis si bien, avec un tel émerveillement, on oublie tout !!

      Et c’est vrai que c’est triste pour nos générations futures qui n’auront peut être pas la chance d’assister à de tels spectacles… 🙁

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  2. Bonjour
    Il y a t’il une autre solution pour redescendre le lac ? En effet je pars avec mon border collie qui suit très bien en rando. Est ce accessible quand même ?

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    • Hello, tu peux redescendre par l’autre chemin, celui qui ne passe pas dans les gorges… Même si tu y es déjà passé à l’aller, c’est top quand même

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      • Hello, non, cette fois là je n’ai pas emmené mon chien… Mais par les gorges ça me semble un peu périlleux avec un toutou… Il faudrait plus emprunter la montée « classique »

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  3. Bonjour
    Magnifique photos et rando. il y a plus de 15 ans que je la fait tout les ans et c’est impressionnant et désœuvrant comme le glacier recul chaque année. Pour s’approcher au maximum ou monter sur le glacier c’est rive gauche. C’est vrais qu’il vaut mieux monter par les gorges que les descendre. Depuis cette année du 6 Juillet jusqu’au 15 septembre le parking de l’Ecot est payant / 1 euros l’heure et sa ne me fait pas rire. Barrière avec ticket installée dés la sortie de Bonneval.

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    • Hello, ah oui, j’imagine à quel point tu as du voir la différence !! C’est terrible !! Là je viens de rentrer du tour des Glaciers de la Vanoise et c’est terrible de voir les lacs au plus bas, les glaciers reculer presque à vue d’oeil…

      Ah ouais, dingue le parking !! Sérieux, ça devient compliquer maintenant la montagne…

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  4. Merci pour ce beau document, cela m’a donné envie de réaliser cette randonnée avec mes 2 grands enfants (la vingtaine) pendant le WE du 15 août. Pour le faire vraiment à notre aise nous partirons du parking de l’Ecot le matin, montée par les gorges de la Reculaz, pause au refuge des Evettes, direction le lac et le glacier du Grand Méan puis redescendre passer la nuit au refuge. Le Lendemain, à notre aise, retour au parking en descendant doucement par le col des Evettes.

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  5. Bonjour
    Petite erreur dans mon commentaire précèdent. Pour approcher et monter sur le glacier c’est rive droite ( Attention beaucoup de chutes de pierres ). Par contre l’on constate beaucoup plus les dégâts du réchauffement en montant sur les dalles rive gauche. Tout les ans je fait une photo du même endroit et c’est de plus en plus désolant. J’y retourne en septembre pour comparer avec 2021, j’ai déjà peur de voir la comparaison
    Cordialement

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  6. Bonjour,
    Quel beau reportage, je suis dans le coin et je suis allé au refuge des évettes ce matin sans oser monter au glacier car j’ai un peu peur de l’aérien mais après ce que je viens de lire et voir je vais peut-être me décider. Est-ce vraiment très difficile au niveau vide ?
    Merci encore.

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    • Bonsoir Michel, alors je ne peux que vous encourager à y monter, c’est vraiment magnifique. Ma femme qui craint beaucoup les passages aériens est montée sans grandes difficultés. Si vous avez atteint le refuge des Evettes via les gorges, vous avez fait le plus dur !

      Alors un conseil, profitez en

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  7. merci pour cette découverte, votre descriptif bien parlant et vos très belles photos!
    Je suis convaincue d’avance, je vais y aller avec mes ados l’été prochain!
    (pas de soucis, ils sont aguerris et aiment totalement les passages câblés!)

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  8. Bonjour Mika, beau reportage sur une des plus belles randos des alpes. La falaise de glace qui tombe droit dans le lac est vraiment impressionnante. Surtout qu’on ne la voit qu’au dernier moment, après avoir peiné pour passer la moraine. On en prend plein les yeux sachant que le cirque des Evettes juste avant est déjà superbe. Et oui, il vaut mieux prendre les gorges à la montée (à la descente l’acces n’est pas facile à trouver et c’est plus vertigineux). Le refuge des evettes est aussi un bon spot pour passer la nuit et faire la rando sur 2 jours. Un petit conseil : éviter cette rando en aout, il y a pas mal de personnes et on perd (un peu) cette impression de bout du monde.

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    • Je suis d’accord avec toi, de plus en plus de monde sur cette rando et la sensation d’être un peu parfois sur l’autoroute. Mais hors haute période estivale, c’est grandiose.

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