Mont Granier (1933m) par le Col de l’Alpette, le Pas des Barres et retour par la Balme à Colon

Si on habite dans le bassin chambérien, on connaît tous le Mont Granier. Tout le monde sait à quoi il ressemble et connaît un peu quelques détails de son histoire. Ce sommet emblématique de Chartreuse est en effet une véritable icône dans la région. J’habite depuis presque 20 ans dans la région et c’est seulement cette année que je me suis décidé à partir à sa rencontre… Je suis souvent passé à proximité et cette fois enfin, j’ai pu aller le dompter !! Suivez-moi, je vous raconte tout ça 😉

Petit historique sur le Granier

Tous les habitants du secteur de Chambéry et de la région connaissent le Mont Granier, mais connaissez-vous un peu son histoire ?

C’est le 24 novembre 1248 que se produisit une des plus grandes catastrophes naturelles dans les Alpes. Ce jour-là, un pan entier de la montagne s’est décroché, emportant plus de 500 millions de mètres cubes de roche ensevelissant ainsi tout le secteur des Marches et de Myans situé en contrebas. A l’époque, on recense environ 1000 victimes. Cet effondrement créa le secteur des Abymes sur lesquels on cultive maintenant une grande partie des vins de Savoie.

L’année 2016 a également été marquée par beaucoup d’activités avec encore un effondrement d’une partie de la montagne et également une impressionante coulée de lave torrentielle.

Le secteur du Granier est étroitement surveillé pour faire face à toute nouvelle catastrophe…

Accéder à La Plagne, point de départ de la randonnée vers le Granier

Depuis Chambéry, prendre la direction du Col du Granier. Passer le col, prendre la direction de St Pierre d’Entremont, passer la station du Granier, puis prendre sur la gauche direction hameau La Plagne. Au hameau, se garer sur le parking à droite en lisière de forêt.

Les informations essentielles

• Niveau de difficulté : même si on a très envie d’y aller de part sa proximité et son omniprésence sur le bassin chambérien, le Granier est à réserver à de bon randonneurs disposant d’un « pied montagnard ». En effet, le passage des échelles ou de la descente vers la Balme à Colon, peuvent s’avérer délicats si vous n’êtes pas un peu aguerris.
• Altitude maximale : 1933m soit environ 950m de dénivelé
• Distance : boucle d’environ 14,8 km
• Temps de parcours : donné pour environ 5h dont un peu plus de 3h de montée
• Carte IGN : TOP 25-3333 OT Massif de la Chartreuse

Vers le Col de l’Alpette 1540m

Du parking de La Plagne, suivre la route forestière du Selet (1140m) puis suivre la direction du Col de l’Alpette. La montée, assez soutenue se fait sur un chemin parfaitement aménagé et tout en sous bois. Il vous faudra environ 1h30 pour rejoindre le Col de l’Alpette (1540m).

Vers le Pas des Barres 1590m

Une fois passé le Col de l’Alpette rejoindre la Porte de l’Alpette à travers un vaste pâturage. La vue est sublime avec le mont Blanc en toile de fond. J’ai fait cette randonnée en partant de bonne heure le matin et avec le soleil levant, j’en ai pris plein les yeux.

On se repère facilement dans un premier temps grâce à 2 gros blocs rocheux situés dans le vallon. Pour se rendre à la Porte de l’Alpette il faudra trouver votre chemin qui part sur la gauche (pour être franc, j’ai un peu jardiné mais on se repère facilement et on voit très vite où on doit aller).

De la Porte de l’Alpette, on va rejoindre le Pas des Barres. Sur cette portion et au delà, ouvrez bien les yeux, car vivent une grande colonie de bouquetins et quelques chamois. Le sachant, j’ai été très vigilant et je me suis régalé. J’ai pu observer de nombreux spécimens et vraiment de très près.

Juste après le panneau indiquant le Pas des Barres, se trouve une première partie où il faudra faire preuve de vigilance. En effet, sur quelques mètres, il faut évoluer sur une portion avec des cables et des échelles. Ce n’est pas insurmontable mais attention si vous êtes sensibles au vertige.

Vers le sommet du Granier 1933m

Une fois passé la portion câbles + échelles, vous pourrez encore observer les bouquetins qui vous auront suivi dans votre progression.

Vous êtes enfin à proprement parlé sur le plateau du Granier. Restez sur un sentier qui va serpenter sur ce plateau. Vous arriverez au panneau « 1840 » qui sera votre bifurcation pour le chemin retour. Vous allez continuer sur le sentier, jusqu’à apercevoir au loin le sommet du Granier à 1933m.

Une fois au sommet, vous pourrez profiter d’une vue magnifique sur la Chartreuse, le Massif de Belledonne et les Bauges.

Le sommet du sentier ne marque pas la fin de votre trajet aller puisqu’il vous faudra poursuivre un peu en redescendant pour arriver sur la Croix (1898m) depuis laquelle vous aurez une vue sur tout le bassin chambérien, le Lac du Bourget et au delà. Depuis l’éboulement de 2006, vous ne pouvez plus accéder à la Croix, une barrière matérialisant l’endroit au-delà duquel vous ne pouvez pas aller.

Retour par la Balme à Colon

Une fois que vous aurez bien profité de la vue, il faudra songer à faire demi-tour et à retourner au panneau d’indication « 1840 ». De là, suivre La Plagne par la Balme à Colon (ou Collomb).

Une première partie de descente se révèle assez vertigineuse avec la descente d’un long couloir caillouteux et glissant.

Il faudra là encore faire preuve de prudence. Vous arriverez ensuite à la Balme à Colon, grotte impressionante dans laquelle vous rentrerez pour sortir d’un autre côté. Cette grotte abritait autrefois des ours des cavernes.

Une fois passé cette impressionante cavité, le chemin continuera à descendre jusqu’au hameau de La Plagne où vous regagnerez votre véhicule.

Conclusion

J’ai été bluffé par cette randonnée et ce à plus d’un titre !! Un superbe alpage avec le Mont-Blanc en toile de fond, des bouquetins (réintroduits dans le parc en 2010) à quelques kilomètres à vol d’oiseau de Chambéry (c’est dingue quand on y pense), des passages « sportifs », un sommet mythique, une vue de fou sur le bassin chambérien, la traversée d’une grotte (on ne fait pas ça tous les jours !!) et j’en passe !!! Plus que jamais, un incontournable à accrocher à son tableau de chasse si on habite la région (et même au delà)… Même si je dois le reconnaître certains passages ne la rendent pas forcément accessibles à tout le monde et c’est dommage…